La correspondance entre Gabrielle Roy et Joyce Marshall, constituée de 208 lettres écrites principalement en anglais, s’étend sur vingt et une années. Elle débute le 12 mai 1959, quand Gabrielle Roy refuse d’accorder une entrevue à Marshall, et s’achève le 4 novembre 1980, alors que la santé de Gabrielle Roy se détériore et que leur relation se poursuit par téléphone. Cette correspondance décrit les événements du quotidien de la vie des deux femmes, leurs préoccupations, leurs lectures, leurs visions de l’actualité, ainsi que des considérations professionnelles.
La partie dite «immergée» de la production de Gabrielle Roy, puisque demeurée inédite mais tout de même classée et plus tard confiée à la Biblitothèque nationale du Canada, jette un regard éclairant sur son oeuvre dite canonique.
Antonine Maillet et Gabrielle Roy, toutes deux originaires de communautés francophones minoritaires éloignées du Québec, ont poursuivi leurs activités littéraires au Québec tout en continuant de tirer leur inspiration de leur région natale, l’Acadie et le Manitoba. Ces écrivaines construisent, dans les situations interlocutives de leurs œuvres, un mode de réception qui signale le rapport qu’elles entretiennent avec leur héritage et avec leurs lecteurs.
André Brochu, Gilles Marcotte, Ginette Michaud et Lori Saint-Martin répondent à la question du profit espéré devant les inédits de Gabrielle Roy. André Brochu souligne le culte que vouait Gabrielle Roy au travail fini et l’intérêt de ses nombreuses correspondances. Ne valorisant pas le fragmentaire, il croit trouver dans les inédits d’abord et avant tout des ébauches qu’il suppose que l’écrivaine aurait considérées comme impropres à la publication.