Anne Séchin s’intéresse à la notion de frontière dans l’œuvre de Gabrielle Roy, particulièrement dans les nouvelles qui se déroulent dans l’Ouest. Roy a en effet écrit une collection de nouvelles dont les histoires reflètent ses années de jeunesse au Manitoba, la province où elle est née en 1909 et où elle a grandi. Roy a rédigé ces nouvelles alors qu’elle avait déjà quitté sa province natale pour rejoindre le Québec, ce qui témoigne de l’importance du Manitoba dans son œuvre comme dans sa vie.
Le vieillissement et la vieillesse sont souvent perçus avec angoisse dans nos sociétés. Pour Estelle Dansereau, faire connaître des récits de vieillesse explorant toutes les facettes de ce moment parfois méconnu de la vie permet de mieux comprendre ce qu’elle considère comme les beautés de l’âge avancé. Dansereau s’intéresse particulièrement aux récits ne suivant pas le discours patriarcal qui dévalorise souvent la vieillesse féminine.
Si Gabrielle Roy est l’une des romancières les plus connues de la littérature québécoise, elle a pourtant passé les trente premières années de sa vie à étudier, à vivre et à travailler en anglais. Le bilinguisme a donc toujours fait partie intégrante de sa vie et il a nécessairement marqué son travail d’écrivain.
Cet ouvrage, paru en 2003, marque le 20e anniversaire de la mort de Gabrielle Roy. Pour l’occasion, Paul Socken a invité dix-huit collaborateurs, vivant en Australie, en France, aux États-Unis, autant qu’au Canada anglais et français, à témoigner de l’intérêt qu’ils portent à l’œuvre de Gabrielle Roy ainsi que de son universalité. Dans cet « hommage bilingue » au désir de réconciliation et d’unification des cultures, cher à l’écrivaine, on retrouve, entre autres, des textes de François Paré, André Brochu, Alexandre Aprimoz et Lori Saint-Martin.
[par Julie Hétu]
Paul Socken réfléchit dans cet article à la position fédéraliste de Gabrielle Roy. Celle-ci était sensible à la condition des femmes de son époque, thème qu’elle a d’ailleurs souvent abordé dans son œuvre sans jamais en faire le sujet unique d’un roman, tout comme elle était sensible à la thématique de l’indépendance du Québec sans l’aborder dans ses écrits publiés. Non seulement Roy n’a jamais exploité sa position de romancière à des fins politiques, mais elle a souvent refusé de prendre publiquement position sur la question de l’indépendance du Québec.
Dans cet article, Jean Morency cherche à cerner la fortune de l’œuvre littéraire de Gabrielle Roy au Québec, à travers la saisie des modes particuliers de transformation et de transposition de l’œuvre royenne chez Jacques Poulin et Michel Tremblay. S'inspirant notamment du texte de Paul Socken intitulé « Jacques Poulin : héritier spirituel de Gabrielle Roy », publié en 1995, Morency étudie l’usage de l’intertexte royen et de la figure de Roy elle-même dans l’œuvre de Poulin. Puis, il met en perspective l’impact que les écrits royens ont pu avoir chez Tremblay.
Angelica Rieger s’interroge sur le potentiel conflictuel de l’éducation et de la lecture, synonymes d’émancipation et d’aliénation, dans l’œuvre autobiographique et romanesque de Gabrielle Roy. Pour Rieger, la plupart des personnages de Roy sont confrontés à ce potentiel conflictuel : l’initiation à la lecture et à la culture à travers l’éducation déclenche pour certains personnages une évolution qui les précipite dans une situation difficile et inévitablement conflictuelle.
Divisé en trois chapitres, cet ouvrage contient une série d’hypothèses et de questionnements sur la position de Gabrielle Roy par rapport au nationalisme québécois. Ismène Toussaint consacre le premier chapitre à un bref rappel de la vie, de la personnalité et de l’œuvre de Roy. Dans le deuxième chapitre, elle s’intéresse à ce qu’elle considère comme une « relation passionnelle » entre Roy et le Québec, c’est-à-dire une relation principalement constituée de rapports ambivalents.