Parmi les différentes pratiques et activités littéraires liées au phénomène de la réécriture, ainsi que les nouvelles façons d’aborder l’œuvre de Gabrielle Roy qui sont apparues au fil des ans, figurent l’activité de lecture et, par extension, celle de critique. Cette recherche constante de nouvelles façons d’aborder les textes et de rendre compte de leur spécificité, que Sophie Marcotte nomme le jeu de la critique, correspond à la réécriture.
Les lettres de Gabrielle Roy à son mari, Marcel Carbotte, constituent la plus grande partie de sa volumineuse correspondance. Sophie Marcotte a rassemblé, édité et annoté les quatre cent quatre-vingt lettres écrites par Gabrielle Roy entre 1947 (l’année de la rencontre et du mariage entre la romancière et le médecin) et 1979 (le moment où Gabrielle Roy subit son premier accident cardiaque et où elle cesse de voyager). Les lettres de Marcel Carbotte ne font pas partie du recueil.
Les textes inachevés de Gabrielle Roy, figurant dans le corpus des inédits, se caractérisent par leur non-linéarité, leur absence de point d’ancrage, leur aspect fragmentaire ou ouvert et la relation qu’ils entretiennent avec les autres textes de l’écrivaine et ceux d’autres auteurs. Ils répondent ainsi à la définition d’hypertextualité et semblent, selon Sophie Marcotte, réfractaires à une publication traditionnelle qui ne rendrait pas justice à ces textes et à leur éclatement.
Lucie Joubert s'intéresse à un nouveau type d’ironie au féminin qui teinte l’écriture d’Adrienne Choquette et de Monique Bosco. Celle de Gabrielle Roy est en fait très rarement lue sous l’angle de l’ironie. Joubert s’intéresse à l’ironie romantique, propre à ces écrivaines, qui tend à atténuer l’importance de la relation du lecteur avec le texte et privilégie le regard de la narratrice sur ce qui s’élabore.
Toute traduction implique nécessairement une part de réécriture, comme l’explique, entre autres, André Lefevere. Dans ce chapitre, Lorna Hutchison et Nathalie Cooke se basent sur les théories de Lefevere pour étudier le rôle actif de Gabrielle Roy dans le processus de réécriture qu’est la traduction. Elles s’intéressent à la façon dont Roy a contribué à la traduction de ses œuvres mais aussi à la construction de son image dans les médias.
Sébastien Hamel propose une présentation sommaire de la correspondance échangée par Gabrielle Roy parallèlelement à son œuvre, correspondance qu’il divisera en six catégories arbitraires, selon les destinataires : les intimes, les amies, les collègues et amis écrivains, les relations d’affaires et tous autres échanges ponctuels.
Cet article analyse la réécriture de la littérature québécoise par le Canada anglais. Le champ de production textuelle, que couvrent la traduction et la critique journalistique et universitaire, fonctionne comme un second système, affirme Barbara Godard, d’où découlent une représentation de la littérature québécoise et une image du Québec pour le Canada anglais.
La correspondance de Gabrielle Roy et Margaret Laurence, rédigée en anglais par ces deux écrivaines, comprend un ensemble de 32 lettres dont la question de la création et du parcours personnel de la femme artiste est le sujet central. Elle s’étend sur une période de sept ans, soit de février 1976 à janvier 1983, et cela à une cadence de plus en plus espacée témoignant du manque de temps de ces professionnelles de la plume.